3.10.2015

Tokyo fiancée.


          J'ai su, grâce aux bandes annonces du ciné, que l'adaptation de Ni d'Eve ni d'Adam d'Amélie Nothomb sortait (jusqu'à maintenant, je n'en avais pas encore entendu parler). J'ai lu beaucoup de ses bouquins, dont celui ci, quand j'étais au lycée et que, justement, je rêvais d'aller vivre au Japon. C'est ma mère qui me l'a fait découvrir et je me suis gavée (jusqu'à en être presque dégoûtée) de ses romans. Celui ci ne fait pas partie de mes favoris, mais il a bien évidemment piqué ma curiosité. Et j'ai bien aimé, au final. L'ambiance reste toujours assez légère, avec une petite musique entraînante. C'est typiquement le genre de films devant lequel on passe un bon moment. On découvre le Japon au travers des yeux d'une nana qui a une dégaine assez... indescriptible. Colorée, qui porte des fringues un peu bizarre, avec une démarche nonchalante. Elle est déjà un ovni dans un monde qui peut sembler assez inconnu du grand public. Et ici, on nous raconte quand même une histoire d'amour assez peu habituelle. On a une Amélie qui part plein d'espoirs et qui se rend compte que quoi qu'elle fasse, elle sera toujours une gaijin, une étrangère. Et son "fiancé", timide, gentil (vraiment trop gentil), passionné de sa culture à elle. Chacun est fasciné par le monde de l'autre, mais restent toujours des opposés. On nous montre une relation qui naît, vit et meurt. On découvre des facettes du Japon qu'on ne connait pas forcément et ici, l'intimité d'un couple. La seule chose qui m'a quelque peu mitigée, c'est que la fin est changée radicalement. Pour spoiler un peu, Amélie décide de partir, parce qu'elle sait qu'elle ne pourra jamais continuer à vivre avec lui, peu de temps après sa demande en mariage. Ça montre sa compréhension vis à vis de la relation qu'elle entretient, mais aussi de sa vie au Japon en général. Ici, le film se conclut sur les événements de Fukushima qui la force à rentrer en France. Je trouve que ça passe à côté de ce qu'il y a de vraiment important dans ce personnage et la rend plus complexe. Ici, elle est forcée de partir parce que les gens veulent la protéger ou tout simplement qu'elle n'a plus sa place ici. Son départ n'est pas de son propre chef mais une décision des autres. Après, je pense que c'est important de rappeler ce qui s'est passé il y a quelques années, le fait que tous les étrangers ont du rentrer dans leur pays. Le ton du film est du coup extrêmement alourdi par ces images (qui m'avait déjà fait bien mal le matin où je les avais vues). Je ne sais pas si c'est placé là juste comme rappel des événements ou pour le pathos... mais je ne suis pas convaincue par ce choix. Un autre petit souci est aussi ce gros ralentissement de rythme après la randonnée en montagne. L'actrice qui joue Amélie en rajoute aussi pas mal de temps en temps et n'est pas toujours très juste dans ses répliques, même si son attitude est vraiment bien gérée.
Je ne regrette pas d'être allée voir ce film. Un peu comme le bouquin, il se dégage une ambiance très particulière et plutôt sympathique. Mais il n'est pas exempt de défauts qui donnent envie que le film se termine plus vite.

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