5.04.2015

Séance ciné - Good Kill


Le premier film que j'ai vu et véritablement apprécié d'Andrew Niccol était Bienvenue à Gattaca (mon frère m'ayant un peu trop bassiné avec Lord of war alors que je ne supporte déjà pas la tronche de Nicolas Cage). Quand j'ai vu son nom pour Good kill, j'ai donc eu directement l'envie d'aller le voir, en me préservant, comme à l'habitude, des diverses bandes annonces.
Le film traite un sujet que je crois n'avoir encore jamais vu qui est celui des drones militaires et tout particulièrement de leurs pilotes. On a donc ici un film très intime sur l'un de ces pilotes, très-trop affecté par ce qu'il voit par son écran, et son entourage, autant ses collègues que sa famille. On y a une ambiance très aseptisée, avec très peu de décors et des compositions d'image très géométriques, qui montrent aussi bien le "paradis" artificiel dans lequel il vit avec sa famille et la rigueur militaire de son travail. Ce dernier le ronge petit à petit, l'empêchant de dormir et tout simplement de profiter de la vie. On observe aussi comme cela rend aussi sa femme malheureuse et qu'ils se tirent l'un vers l'autre vers le fond à cause de non dits et d'une relation assez instable. Ses enfants sont quasi absents, plus des visages que des voix. Tout est surtout basé sur des jeux de regard, ou tout simplement leur manière à chacun d'être complètement ailleurs. Ils détachent complètement de l'univers dans lequel ils évoluent.
En parallèle, sa seule vie sociale est celle qu'il entretient avec ses collègues, ceux avec lesquels il reste des heures dans un conteneur pour lancer des missiles sur des personnes. Ils permettent de donner plusieurs avis sur la situation dans laquelle ils se trouvent et c'est le commandant qui est d'ailleurs celui qui est le plus nuancé vis à vis de ce qui se passe... mais qui se répète beaucoup. Et il y aussi les deux extrêmes. Finalement, c'est le personnage principal qui communique le moins avec ceux qui l'entoure.
Le film, lors de ces scènes, est véritablement ponctué par le silence et l'attente entre le moment où il appuie sur la gâchette et qu'on constate, avec une mise en abyme d'écrans, les dégâts causés par l'ogive. Ces moments sont lourds, pesants et permettent de bien mettre en évidence à quel point certains se sentent concernés, même au travers de cette barrière froide que peut représenter un écran. Le jeu vidéo est mis de côté, incomparable, selon le commandant lui même et je trouve ça vraiment bien qu'on cherche dès le départ à séparer l'univers du jeu vidéo à celui des pilotes de drones. Comme il le dit, ce ne sont pas des bouillies de pixel que l'on tue, ce sont des gens.
En plus de ça, c'est aussi un film qui touche aussi de tout ces problèmes réellement éthiques de la guerre : les dommages collatéraux, les bureaucrates qui donnent des ordres, les répercutions sur les tireurs qu'on n'imagine même pas... etc. Le sujet est traité sous beaucoup de points différent et c'est ce qui est vraiment agréable. Les personnages sont, à l'exception de quelques uns, assez nuancés (au point qu'avec le monsieur, on avait un avis quasi opposé sur la femme du personnage principal à la sortie du film). Après, on retrouve pas mal de ces choses qui font les films du "mec qui rentre de la guerre" (violence, difficulté à dormir ou à s'amuser)... mais ici, ils est toujours en guerre.
Il vaut plus le coup d'oeil que pas mal d'autres films sortis à cette période, que ce soit en tant que film ou pour les questions qu'il pose.

Je suis aussi allée voir En route (une véritable déception pour un studio d'animation qui m'avait vraiment habituée à mieux) et Avengers 2 (que j'ai trouvé vraiment mieux que le premier, autant au niveau du rythme que de la disparition de cet aspect film à sketches qui me déplaisait beaucoup)

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