11.20.2015

DEMENAGEMENT

Certains le savaient déjà, d'autres non. Mais ce blog, après ces trois année de n'importe quoi, se termine enfin. La suite, c'est par ICI les amis !

8.11.2015

Séance ciné - Les 4 fantastiques



Déjà plombé avant même qu'il sorte en salles, il ne fallait pas attendre grand chose des 4 fantastiques. Je ne ferais pas de comparatif avec le film de 2005, déjà parce que je ne l'ai pas aimé mais surtout parce que je ne m'en rappelle pas assez. Malgré tout ce que j'ai pu lire, voir ou entendre, je m'attendais vraiment à une catastrophe monumentale... mais finalement, ça n'est qu'un film de super héros moyen dans un paysage de films de super héros moyennement cools (ce qui est mieux).
On sent qu'il y a eu une tentative de X-men : First class : rajeunir les héros pour toucher un peu mieux le jeune public. Les 4 fantastiques, auprès du grand public, ont toujours une image assez kitsch et vieillotte. Je ne prends pas particulièrement parti sur le non respect de la licence, car, comme je le dis assez souvent, je ne vais pas au cinéma pour voir une redite. Est ce que ces changements sont réellement légitimes ? J'avoue penser que choisir un acteur noir pour choisir un acteur noir (pour incarner la Torche humaine) n'est justifiable que pour l'argument "nous ne sommes pas racistes, regardez". Puis, trop de réactualisation tue la réactualisation : trop de smartphones, de pseudo-technologie et une image toujours aussi faussée de l'adolescence. Le costume de Doom, même s'il est cohérent dans l'ensemble du film ne brille pas de charisme. Je reste rassurée par le fait que notre cher Doom ne soit pas devenu vilain par rivalité amoureuse (et au vu de la tournure du film, on peut très grandement le croire). Mais ça n'est pas ce qui est le plus dommageable. 
Le condensé des "concepts arts clichés de 2010" s'y retrouvent tous, autant dans la vision des laboratoires que de la dimension zéro, vu et revus dans de nombreux films. Là je vais toucher un petit point qui me fait chier, mais un concept artist est un créatif qu'on embauche en général pour innover, pas pour ressortir les idées de ses prédécesseurs... 
Le film ne semble pas avoir d'enjeu, du moins pas avant un plot twist très attendu qui n'arrive qu'après les deux tiers du film. Il donne lieu à l'un des combats finaux les plus bâclés que j'ai pu voir. D'une longueur impressionnante de cinq minutes et quelques baffes dans la tronche. Il semble être aussi facile que d'aider une petite mamie à traverser un passage piéton. Du coup, le peu qui avait pu être amorcé auparavant retombe comme un vieux soufflé. Il n'y a donc pas d'aventure, du début à la fin ça n'est réellement qu'une origin story, un film qui pose les marques, comme un épisode pilote.
Pour finir, non, ce film ne sera jamais pire que Dragonball évolution, Le fils du mask ou Donjons et dragons. Mais c'est à la mode de cracher sur un film quand les autres le font aussi. Ça n'est clairement pas terrible, mais ça se laisse regarder. Ceux qui crient au scandale devraient voir ou revoir un des films proposés ci dessus...

8.05.2015

Séance ciné - Renaissances




Par le réalisateur de The Fall -un film que je conseille à tout le monde-, Renaissances (ou Selfless) est un film de science fiction assez banal qui me donne plutôt l'impression d'un Looper amélioré. A moi de m'expliquer.
On a une thématique intéressante, bien que vue et revue : un vieil homme qui obtient une seconde "vie" grâce à un procédé qui transfère son "âme" dans un corps plus jeune. On nous présente encore une fois la science comme élément négatif, néfaste, sans aucune éthique, etc. Et c'est vraiment un point noir à énormément de films (et même de jeux) de SF. On me dit "beh oui mais il y aurait pas de film alors". Je ne parle pas de l'acte en lui même mais de la façon dont il est montré à l'écran, dont les thèmes musicaux font ressortir cette impression. Bref. La problématique abordée, en elle même, est assez réchauffée aussi : l'argent ne règle pas tout et des dilemmes éthiques arrivent forcément à nous un jour ou l'autre. 
On a un univers très esthétisant, assez propre au réalisateur, qui nous donne de belles images à voir, en jouant beaucoup sur les contrastes et les lignes fortes. Mais il arrive qu'on tombe complètement dans l'excès, particulièrement pour ce qui est de montrer la richesse. Je tiens donc à signaler que ce mec a des meubles plaqués or et une grande fontaine dans son appartement qui donne sur Central Park. Et ce n'est qu'un détail parmi la surenchère d'éléments plus kitsch les uns que les autres. Comme si on nous hurlait dans les oreilles : "regarde! Il est très riche ! Très très riche".
Et on en vient au principal souci du film, une fois qu'il change de corps, on ne le reconnait pas. Ni dans ses attitudes ou sa façon de se comporter. On se retrouve avec un personnage sacrificiel, qui finit par donner sa vie pour des personnes qu'il connait depuis peu. Ça colle assez difficilement. 
Mais selon moi, le plus gros problème de ce genre de film est qu'il ne laisse strictement rien à l'anecdote. Tout est lié à un retournement de situation à la con qu'on a vu venir depuis le premier quart d'heure de film. C'est quelque chose qu'on retrouve très fréquemment maintenant (y compris dans Ant-man, à de très nombreuses et lourdes reprises). Un mec qui met une pichenette sur ses lunettes, le fait qu'un couple a perdu un enfant, etc. Tout ceci doit finir à un moment par devenir un élément central de l'histoire. En plus de nous laisser avec des indices gros comme des camions, c'est aussi ce que j'appelle prendre son spectateur pour un débile. Et ça m'emmerde.
Au delà des quelques petits problèmes de rythme, le film se laisse quand même regarder et montre quelques scènes d'action plutôt sympathiques et les acteurs sont loin d'être nuls.Mais cela ne donne qu'un film très oubliable ayant un propos qui ne fait rien avancer dans ce domaine, ni même nous poser la moindre question.

7.30.2015

Séance ciné - Le petit prince


J'ai un rapport particulier avec Le petit prince. C'est mon livre de chevet depuis toujours, depuis que je l'ai reçu pour mes sept ou huit ans, quand j'étais vraiment pressée de savoir livre. C'est mon premier livre "pour les grands" et je le relis quasiment tous les ans, parce qu'il a une grande qualité : je ne vois pas la même chose dans le texte, chaque fois que je le lis. J'étais donc, bien entendu, forcée d'aller voir son adaptation.
Et il s'agit d'une adaptation très libre, qui n'a pas pour but de faire un copier coller de l'oeuvre originale, mais qui, par moments, se retrouve un peu à côté de la plaque. L'aviateur raconte l'histoire du Petit Prince à sa voisine, une petite fille qui vient d'emménager et dont la vie est régie par une mère autoritaire et obsessionnelle. On est donc dans un monde où le livre "Le petit prince" existe et permet donc de développer d'autres personnages, mais qui sont des stéréotypes. Ils auraient pu l'être à la façon du petit prince, dans tout leur paradoxe et leur humour, mais ne rendent que des robots assez fades. Il n'y a vraiment donc que l'aviateur qui sort du lot, très bien doublé et animé.
Le petit monde qu'on nous présente est une banlieue, bien rangée, géométrique, mathématique. Presque un truc à la Burton, avec les voitures coordonnées, les arbres bien taillés et le gazon "moquette". A l'opposé de toute cette artificialité, on trouve la maison de l'aviateur, biscornue et colorée. Et c'est déjà cette dichotomie qui me dérange, ce manque de nuances, autant dans l'univers que dans ses personnages. Seule la petite fille est tiraillée entre ces deux mondes (celui des adultes et celui de l'enfance) et apprend à voir le monde sous un regard neuf grâce à cette histoire. 
Les passages du Petit prince sont réalisés en stop motion, une séparation avec le style du film, comme pour bien indiquer qu'il ne s'agit que d'une histoire. On retrouve tout ce côté rough et brouillon des crayonnés que l'on retrouve dans le livre, avec un passage de la 2d à la 3d vraiment réussi. Je suis déçue de ne pas avoir vu plus de ces passages que j'aimais, mais réaliser, c'est choisir. L'alcoolique et l'homme au réverbère apparaîtront quand même comme clin d’œil.
Dit comme ça, on pourrait croire que le film m'a quand même plutôt plu. Mais il y a une partie qui, selon moi, est vraiment de trop. Si justement, on fait bien passer le message de l'acceptation du départ et du deuil... Après avoir vu partir l'aviateur en ambulance, la petite fille décide de retrouver le petit prince pour lui. S'ensuit une sorte de voyage sur la planète des méchants adultes qui pensent qu'à l'argent et au travail - qui n'est qu'un rappel de la banlieue dans laquelle ils se trouvent, et d'un autre détail du film- pour qu'on se rende compte que le petit prince a grandi et que, plutôt que de ramoner le volcan de son petit astéroïde, il ramone des cheminées. S'ensuit une petite aventure aussi attendue qu'ennuyeuse où l'on retrouve le businessman comme grotesque méchant du film. Elle ne correspond pas plus que ça au ton et à l'ambiance qu'avait le film avant et donne plutôt l'impression de rajouter du temps de visionnage. Et je ne parlerais pas de la version full 3d du petit prince que j'ai trouvé... Ouais, nan, j'en parlerais pas. Même s'il s'agit de le rendre réel et consistant et plus seulement le personnage d'un conte...
Le film est plein de bonnes intentions et d'une qualité graphique nettement visibles, bien doublé et avec une musique qui lui colle vraiment... mais il n'a pas le bon titre. A part ces vingt minutes qui servent à combler un vide, j'avoue avoir passé un bon moment. Mais je vais quand même relire le livre, sous une couette avec une lampe frontale, encore une fois.

7.28.2015

Pourquoi je suis une aigrie du cinéma (et que ça me plait) ?

   On peut se demander si j'ai arrêté d'écrire, ce qui ne serait pas un mal. On peut se demander si j'ai résilié mon abonnement, que je ne vais plus du tout au cinéma. Mais non. Je suis tentée de rédiger un petit billet d'humeur en ce qui concerne pas mal de remarques que je reçois dès que je parle cinéma. "Retourne lire Télérama", "snob", "blasée", "plus chiante que les gens qui mangent dans la salle"... Bref. J'ai donc réalisé que j'étais une aigrie du cinéma. On m'imagine probablement avec une queue de cheval, une jupe trop longue, des lunettes cul de bouteille et un carnet à la main dès que je me rends dans les salles obscures. Et on est pas si loin de la réalité.
   Je vais commencer avec une vérité qui me semble déjà indispensable pour commencer : aucun film n'est parfait. Même notre film culte, celui qu'on a vu dix ou vingt fois déjà, mais dont on ne se lasse pas. Des failles scénaristiques, des faux raccords, un acteur qui joue mal, un mauvais effet spécial. Dès qu'on cherche la petite bête, je peux vous assurer qu'on la trouve (certains sont très bons pour ça). Et quand elle reste petite, cachée, ça ne dérange en rien. Parfois, ça donne même un petit charme. Par contre, j'ai un peu plus de mal quand je vais voir un contenue qui, très clairement, se fout de ma gueule. Je suis tout à fait consciente que le cinéma, c'est cher. Autant pour le produire que pour ceux qui vont le voir (dix à quinze euros la place, il faut vraiment être sur de ce qu'on va voir). Mais ce dont je parle là, c'est le rapport entre la qualité de l'objet et les budgets parfois mirobolants qu'on donne à ceux ci, souvent pour se retrouver avec quelque chose de plutôt moyen et dans le pire des cas de complètement révoltant. Et clairement, je ne devrais pas avoir à abaisser mes standards pour pouvoir profiter -comme tout le monde- du cinéma.
   Un contenu parfois limité, des effets spéciaux souvent moyens (matte painting et fonds verts cracras sont au top dans cette catégorie) ou des gouffres scénaristiques... Et là je ne parle pas d'un petit truc qui peut juste faire tiquer, je cause de ce qui fait que mon cerveau se dit "WTF". Là, il y a un choix qui s'offre au spectateur. Bien souvent, celui qui est fait est "je m'en fous c'est qu'un divertissement, j'éteins mon cerveau". Et je trouve ça dommageable. Car tant qu'il y aura des gens qui penseront comme ça et qui surtout continueront de payer pour aller voir des choses pareilles, ce genre de films va perdurer. Sans compter qu'on est dans une situation où on préfère encenser des studios plutôt que des créateurs, quitte à aller voir aveuglément tout ce qui passe et crier au génie.
   Je suis comme tout le monde, j'aime passer un bon moment devant un film, m'amuser. J'adore les beaux effets spéciaux et l'action, les combats bien chorégraphiés et les actions improbables. Je ne les analyse pas. Je ne pars pas avec mon carnet au cinéma. Mais je refuse de déposer mon cerveau à l'entrée pour autant. J'aime avoir un esprit critique. J'aime savoir dire pourquoi j'apprécie un film et pourquoi un autre m'a déçue. J'aime à dire que je n'ai jamais quitté une salle, même quand je détestais le film, tout simplement parce que je n'aurais jamais eu l'audace de juger un contenu que je n'ai pas vu jusqu'à la fin.
Alors oui, j'écris mal et mes idées s'emmêlent. Oui, je suis souvent méchante lorsque je pointe des éléments négatifs. Oui, j'ai du mal à laisser la parole aux autres quand je parle de ce que je suis allée voir la veille. Après, je suis pour l'instant incapable de dire "oui, je vais continuer à écrire"